Live auction - bry_643704 - HENRY II Demi-henri d'or à la Gallia n.d. Paris

Type monétaire d’une insigne rareté, connu à deux exemplaires selon Michel Dhénin dans le Club Français de la Médaille, n° 69, 1980, p. 126-129 et 134 et trois exemplaires selon Franciae IV. Nous en avons en effet recensé trois, tous issus de la même paire de carrés et figurant dans des collections prestigieuses : vente de la collection Marchéville (Florange Ciani, 22 avril 1928, n° 2624 ; vente de la collection Pflieger (Christie’s 6 octobre 1987, cet exemplaire) et vente de la collection Claoué (Crédit de la Bourse, 26-28 avril 1993, n° 521). Avec seulement trois ventes depuis 1928, il s’agit de l’une des monnaies les plus rares de la numismatique française, bien plus rare que le “florin georges” ou la couronne d’or de Philippe VI de Valois. Les collections nationales, celles du Cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale de France conservent le double henri d’or - dont 7 exemplaires seraient connus - ainsi que le henri d’or réputé unique, mais pas de demi-henri d’or ! Deux piéforts du demi-henri d’or y sont toutefois conservés. Le demi-henri manque aux plus grandes collections, ainsi l’exceptionnelle collection de Stéphane Barbier-Mueller ne possède que le double henri (n° 71). Le type monétaire du revers est une adaptation de la Rome nicéphore assise sur des trophées se retrouvant sur des sesterces de Néron frappés en 54-55. Le motif a été détourné en rajoutant un lis sur le casque de la Gaule, en mettant un boulet à la place du casque qui figurait à ses pieds et en remplaçant le nom ROMA par GALLIA. Rome devient la Gaule. La légende du revers est reprise sur certaines monnaies de Trajan portant la légende SPQR OPTIMO PRINCIPI. L’extension de l’Empire romain était alors à son apogée. En dehors des jetons et des médailles, cette monnaie est le premier témoignage du retour à l’antique. La Renaissance française, bien connue dans l’art pictural et en architecture a mis plus de temps à s’instaurer dans l’art de la gravure des monnaies de circulation. Sur le plan technique, il s’agit d’un témoignage de tout premier plan, la première monnaie frappée en France selon les procédés du moulin et du balancier récemment importés en France depuis Augsbourg suite à des transactions menées secrètement par l’ambassadeur Marillac auprès d’un orfèvre utilisant un nom d’emprunt. La volonté de développer un nouveau système de frappe est venu directement du roi, qui fit de grande réforme en matière monétaire. Il érigea notamment la Chambre des monnaies en cour souveraine, introduisit les millésimes sur les monnaies royales françaises. Le moulin fut établit au bout de l’Île de la Cité, dans le moulin dit “des Étuves” et placé sous la direction d’Étienne Bergeron, dont le différent, un monogramme EB est présent sur la monnaie après le mot PRINCIPI. La série “à la Gallia” ne porte pas de millésime, toutefois nous savons d’après les archives qu’elle fut frappée en 1554 et mises en circulation en 1555 : “Par notre commandement et ordonnance ayt été battu en notre monnoye des étuves à Paris depuis un an en ça une certaine quantité de deniers d’or appelés escus henrys doubles et simples et demis de nouvelle forme et d’autre différente des battues en nos monnoyes ordinaires ausquelle n’auront encorre esté donné cours par nos lettres patentes” (Dhénin, 1980, p. 128). D’après le Franiciae IV, p. 473, 1600 doubles henris d’or et 4000 henris d’or (chiffre comprenant des demi-henri) auraient été frappés. Ce chiffre est erroné et surévalué. Jean Lafaurie et Pierre Prieur donnaient en 1956 un chiffre de mise en boîte de 20 henris d’or, soit 4000 exemplaires frappés (règle d’une pièce mise en boîte pour 200 frappés). Cette information est certainement issue du registre AN, Z1b 340 regroupant notamment l’ouverture des boîtes pour la Monnaie des étuves de Paris. Ce registre, dont nous donnons la retranscription ci-dessous nous apprend que ce sont en fait 4034,5 henris d’or qui ont été frappés (chiffre comprenant des doubles, des henris et des demi-henris d’or). Le poids d’or monnayé fut de 60 marcs 29/134, soit 14,7381 kg. Les délivrances ont été faites sur seulement 19 jours, entre le 28 novembre et le 16 décembre 1554 et la boîte fut ouverte le 4 avril 1555 en présence du maître Étienne Bergeron. Les monnaies ont été jugée de bons poids et titre. Cette notice présence en outre que les henris d’or avaient cours pour 50 sols tournois (25 sols pour le demi-henri d’or) et que la taille au marc était de 67 pièces, soit 134 pour les demi-henris d’or (1,8265 g). Le titre était à 23 carats (958/1000) avec une tolérance d’un quart de carat (948/1000)
Archives nationales, Z1b 340 :
« Estat faict à Estienne Bergeron, maistre particulier de la Monnoye des Estuves à Paris, d’une boeste de deniers henriz de LXVII pièces au marc à XXIII karatz et loy et une quart de karat de remede pour marc, ayant cours pour L sols tournois pièce et les doubles et demiz à l’équipollant dont on esté fètes plusieurs délivrances du XXVIIIe novembre mil Vc cinquante quatre que la première délivrance fut faicte jusques au XVIe décembre includ ensuyvant audit an mil Vc LIIII en laquelle boeste avoyt XX deniers desdits henry qui font quatre mil d’iceulx touteffoys y a quatre mil trente quatre henriz et demy de henriz qui poisent LX marcs XXIX VIxx XIIIIe de marc d’or auroit achepté marc VIIIxx XII livres, brassaige XXIX sols tournoiz.
Rend pour chacun marc d’or, LIIII sols IIII deniers vallant VIIIxx livres XI sols 6 deniers obole.
Et fut ouverte ladite boeste le quatrième avril MVIc LIIII avant Pasques en la présence dudit maistre des Estuves de ladite Monnoye.
Et le VIIIe jour desdits moys en an, fut jugée droicte de poix et de loy.
Somme de cette boeste VIIIxx livres XI sols VI deniers obole tournoiz ».
A monetary type of great rarity, known in two examples according to Michel Dhénin in the French Medal Club, no. 69, 1980, p.. 126-129 and 134 and three examples according to Franciae IV. We have in fact identified three, all from the same pair of squares and appearing in prestigious collections: sale of the Marchéville collection (Florange Ciani, April 22, 1928, no. 2624; sale of the Pflieger collection (Christie's October 6, 1987, this copy) and sale of the Claoué collection (Crédit de la Bourse, April 26-28, 1993, no. 521). With only three sales since 1928, it is one of the rarest coins in French numismatics, much rarer than the “florin georges” or the gold crown of Philip VI of Valois.. The national collections, those of the Cabinet des médailles of the Bibliothèque Nationale de France, preserve the double henri d'or - of which 7 examples are known - as well as the henri d'or, reputedly unique, but no half-henri d'or! Two piéforts of the half-henri d'or are, however, preserved there.. The half-henri is missing from the largest collections, so the exceptional collection of Stéphane Barbier-Mueller only has the double henri (no. 71). The coin type on the reverse is an adaptation of the Rome Nicephorus seated on trophies found on sesterces of Nero struck in 54-55. The motif was diverted by adding a lily to the helmet of Gaul, by putting a cannonball in place of the helmet which appeared at his feet and by replacing the name ROMA with GALLIA. Rome becomes Gaul. The legend on the reverse is repeated on certain coins of Trajan bearing the legend SPQR OPTIMO PRINCIPI. The expansion of the Roman Empire was then at its peak. Apart from tokens and medals, this coin is the first evidence of the return to antiquity. The French Renaissance, well known in pictorial art and architecture, took longer to establish itself in the art of engraving circulating coins.. From a technical point of view, this is a first-rate example, the first coin minted in France using the mill and balance processes recently imported into France from Augsburg following transactions carried out secretly by Ambassador Marillac with a goldsmith using an assumed name.. The desire to develop a new coinage system came directly from the king, who made major reforms in monetary matters.. In particular, he established the Chamber of Coins as a sovereign court and introduced vintages on French royal coins.. The mill was established at the end of the Île de la Cité, in the mill called “des Étuves” and placed under the direction of Étienne Bergeron, whose distinctive monogram EB is present on the coin after the word PRINCIPI. The “à la Gallia” series does not bear a date, however we know from the archives that it was struck in 1554 and put into circulation in 1555: “By our command and order, a certain quantity of gold deniers called double and simple Henrys escus and half of a new shape and other different from those struck in our ordinary coins which have not yet been given circulation by our letters patent” (Dhénin, 1980, p.. 128). According to Franiciae IV, p. 473, 1600 double gold henries and 4000 gold henries (figure including half-henries) would have been struck. This figure is erroneous and overestimated.. In 1956, Jean Lafaurie and Pierre Prieur gave a boxing figure of 20 gold henris, or 4,000 examples struck (rule of one coin boxed for 200 struck). This information certainly comes from the AN register, Z1b 340, which includes in particular the opening of boxes for the Paris Mint.. This register, which we transcribe below, tells us that in fact 4034.5 gold henries were minted (a figure including doubles, henries and half-henries of gold).. The weight of gold minted was 60 marks 29/134, or 14.7381 kg. The deliveries were made over only 19 days, between November 28 and December 16, 1554, and the box was opened on April 4, 1555 in the presence of Master Étienne Bergeron.. The coins were judged to be of good weight and fineness.. This notice also states that the gold henries were valid for 50 tournois sols (25 sols for the half-gold henry) and that the size per mark was 67 pieces, or 134 for the half-gold henries (1.8265 g). The title was 23 carats (958/1000) with a tolerance of a quarter of a carat (948/1000) National Archives, Z1b 340: \\\"Statement made to Estienne Bergeron, private master of the Mint of the Estuves in Paris, of a box of Henri deniers of LXVII pieces to the mark at XXIII karatz and law and a quarter of a karat of remedy for mark, having coin for L sols tournois piece and the doubles and a half to the equipollant of which several deliveries have been celebrated from the XXVIIIth of November one thousand Vc fifty-four that the first delivery was made until the XVIth of December inclusive following the said year one thousand Vc LIIII in which box had XX deniers of the said Henri which make four thousand of these all four thousand thirty-four Henri deniers ago and a half of Henriz which weigh LX marks XXIX VIxx XIIIIe of gold mark would have bought mark VIIIxx XII pounds, brewing XXIX sols tournoiz.
Yields for each mark of gold, 111 sols 111 deniers worth 112 livres 111 sols 6 deniers obol.
And the said box was opened on the fourth of April 1911, before Easter, in the presence of the said master of the Estuves of the said Monnoye..
And on the eighth day of the said months in the year, it was judged right of pitch and law.
Sum of this box VIIIxx pounds XI sols VI deniers obol tournoiz »